Anneaux Marines

                       ANNEAUX MARINES – Poésie 





1994-Cover Anneaux Marines

 

 

Extraits:

 

JE TE SOUHAITE

Je te souhaite les mers, les vagues affolées,
Les remous que l’on fait lorsqu’on lance des mots,
Tous ces ronds dans la vie, là, sur la peau de l’eau,
Ces gestes disparus comme oiseaux envolés…

Je te souhaite à jamais ces océans sauvages
Et tout ce qui s’y jette en un bruit de tambour,
Les ruisseaux, les rivières, les fleuves au long cours
Qui sont pour nos pensées les plus troublants passages.

Je te souhaite à l’automne, quand s’est clos un été,
Un concert lumineux de couleurs étirées,
Ce qui nous fait tanguer, rêver ou chavirer,
Ce qui nous porte enfin vers le large… Liberté.

Je te souhaite les lacs, immenses, embrumés,
Enfermés par les rives, peut être par le fond,
Enfermés par les rives où s’érigent des monts,
Des parois inusables, et jadis exhumées.

Je te souhaite les plaines, les sourires et l’ivresse,
Les reflets apaisants de la voûte céleste
Pour écarter de toi tous les songes funestes,
Je te souhaite en spirale, une infinie tendresse.

Je te souhaite la mousse, à l’Ouest, au pied des pins,
Pour retrouver ta route quand rien ne se dessine,
Et qu’un endroit trop calme semble être l’officine
Où se jouent contre toi les plus sombres desseins.

Je te souhaite les flammes, les déserts et les glaces,
Les villes abritées, celles mises à nu,
Les sentiers ressuscités sous nos pas perdus,
Et deux bras qui t’éteignent, et le vent qui t’enlace.

Je te souhaite la peau, la tienne réveillée,
Qui vibre sous l’archet des caresses vampires,
Et les corps parsemés de traces de soupirs
Comme le sable blond d’une plage mouillée.

Je te souhaite le coeur qui sans cesse s’élance,
Et danse sur un fil d’horizon, effronté,
Les rêves affûtés, les dragons affrontés,
Les lagons oubliés… Je te souhaite l’enfance.

© 1994 Erik Karol

 

LE BALLET DE NOS MAINS

Je regarde souvent le ballet de nos mains…
Deux paumes rassemblées en bourgeon immobile
Dont le geste est la fleur éphémère et unique…

Nous revêtons l’espace d’une géométrique,
D’un langage pistil… d’une danse fragile…
Et je me vois t’offrir le bouquet de mes mains.

© 1994 Erik Karol

btp