Le Cabaret des Éléments – textes

« CHANT D’ETHER »

 

AU PERIL DE LA MER
Paroles & Musique: Eric Signor

Ici finissent les œuvres de la mer,
les œuvres de l’Amour…

Je suis resté des siècles au péril de la mer,
A sculpter du regard mille étoiles d’écume,
A faire naître des flots où ma mémoire se perd…

Des ruines revêtues de silence et de brume…
Vestiges d’un amour à tout jamais désert..

Je suis resté des siècles à sonder les tempêtes
Les vents et les marées qui passent sur le sable

Et laissent à nos yeux l’absence impénétrable
Au repli de ces vagues où s’abîment nos fêtes….
Cette douleur de ne jamais se reconnaître…

Je suis resté des siècles à dénouer les lignes
De nos mains,tout un monde soudain fait défaut

Les  secondes et les heures indiciblement ruinent
Et recouvrent d’oubli ce qui semblait si beau,
Et recouvrent nos cœurs de leurs gestes de bruine,
De leurs gestes de bruine…

J’entends battre le flot, j’entends loin du flot même,

Les sublimes marées de nos étreintes feu
Dont il ne reste rien qu’empreintes d’un poème
En allée au ressac d’empires oublieux
…
Je ne sais plus de mots pour emmurer ma peine…

Que signifient ces mots qui bâtissaient un monde…

A tant les répéter, je ne les comprends plus.
Ainsi, c’était cela aimer, cette inconnue

Qui confondait nos sens, tout comme se confondent

A l’horizon , écume et ciel, à corps perdus…

C’était cela aimer mais plus rien ne subsiste

Au fond  des cœurs sans voix, que la ligne des flots…
Jadis fut le bonheur, jadis, sais tu, Jadis
Un grand amour s’est tu. Au loin de grands fanaux
S’allument,je désapprends un peu à être triste.

Ici finissent les œuvres de la mer,
les œuvres de l’ Amour…

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LES FEUX DE SYZYGIE
Paroles: Erik Karol / Musique: Erik Karol & Eric Signor

J’ai rêvé de poitrines dressées vers le ciel…
Conquérantes statues de chairs artificielles,
Qui tentaient d’écarter, comme fit un prophète,
L’atmosphère de jais précédant la défaite.

Et les ailes fuligineuses des nuages
Se vidèrent vaincues d’un règne sans partage,
Puis laissèrent filtrer les lueurs vespérales,
Les feux de syzygie… l’enfance des étoiles.

J’ai pensé que les dieux étaient les rescapés
De cette farce humaine, cette garce drapée
Dans l’orgueil et la haine, la misère et l’horreur…
… Les rescapés d’honneur d’une race d’Erreur,

Ayant atteint son apogée, mais décimée
Par son évolution… abusée et limée
Jusqu’au siècle des siècles… abîmée dans sa course…
Vois ! L’Atlantide ressurgit sous la Grande Ourse !

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STATUES DE SEL
Paroles & Musique: Eric Signor

Le reflux de la mer; au loin, les cathédrales
Coquillages blessés où s’allument les songes
Des oiseaux exilés qui meurent loin de leurs ailes
La lumière ténue, abolie vers l’aval
D’une nuit erratique encore qui se prolonge
Des amants, quand vient l’aube, qui se perdent et s’appellent
Tout un monde fêlé gisant sous les arcades
Des vasques de ténèbres  où nos âmes nues plongent.
A tant vivre ce monde, on deviendrait mortel.

Je marche…
Des terres brûlées
Jusqu’à l’horizon
Cernent ma raison.

Au loin,
De froides lueurs
Dérivent, nos coeurs,
Nos liens se défont.

Le temps,
Cavalier cruel
Piétine nos belles,
Nos belles illusions.

Dérisoirement
Nos ombres se mêlent
Aus songes des vents,
Des vents infidèles.

Amour
Quel diable a changé
Nos âmes jumelles
En statues de sel ?

Amour
Splendeur blessée
douceur laissée
Perdue sans appel.

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FOULES MARÉCAGEUSES
Paroles: Erik Karol  / Musique: Erik Karol & Eric Signor                                            

Foules marécageuses, chargées de tant de crimes,
Avançant en aveugle, dans le frimas des cîmes,
Vous avez égaré dans cette brume opaque
Les piliers du savoir…et changé en cloaque

La couche sur laquelle s’étendaient les saisons,
Quand l’orgasme animal nuançait l’horizon…
Vous prenez au sérieux vos défis monstrueux
Crétins de pacotille et irrévérencieux!

Où se situe la source, la racine de l’être,
L’essentielle alchimie qui nous permit de naître…
A trop vouloir grandir,on oublie d’où l’on vient,
Et l’on finit surtout par ne trouver plus rien.

Le message se brouille, et devient illisible…
Vous vous êtes lancés sur votre propre cible
Sans décrypter jamais les vecteurs de la vie
Et les fleurs du symbole dont nous fûmes épris.

Vos faisceaux sont marqués d’un sceau d’incohérence
D’asémantiques fleuves affluents du bon sens
D’illusoires radeaux sur d’improbables mers
Qui tissent leur suicide au front de nos misères

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JE TE SOUHAITE
Paroles: Erik Karol / Musique: Eric Signor

Je te souhaite les mers, les vagues affolées,
Les remous que l’on fait lorsqu’on lance des mots,
Tous ces ronds dans la vie, là, sur la peau de l’eau,
Ces gestes disparus comme oiseaux envolés…

Je te souhaite à jamais ces océans sauvages
Et tout ce qui s’y jette en un bruit de tambour,
Les ruisseaux, les rivières, les fleuves au long cours
Qui sont pour nos pensées les plus troublants passages.

Je te souhaite à l’automne, quand s’est clos un été,
Un concert lumineux de couleurs étirées,
Ce qui nous fait tanguer, rêver ou chavirer,
Ce qui nous porte enfin vers le large… Liberté.

Je te souhaite les lacs, immenses, embrumés,
Enfermés par les rives, peut être par le fond,
Enfermés par les rives où s’érigent des monts,
Des parois inusables, et jadis exhumées.

Je te souhaite les plaines, les sourires et l’ivresse,
Les reflets apaisants de la voûte céleste
Pour écarter de toi tous les songes funestes,
Je te souhaite en spirale, une infinie tendresse.

Je te souhaite la mousse, à l’Ouest, au pied des pins,
Pour retrouver ta route quand rien ne se dessine,
Et qu’un endroit trop calme semble être l’officine
Où se jouent contre toi les plus sombres desseins.

Je te souhaite les flammes, les déserts et les glaces,
Les villes abritées, celles mises à nu,
Les sentiers ressuscités sous nos pas perdus,
Et deux bras qui t’éteignent, et le vent qui t’enlace.

Je te souhaite la peau, la tienne réveillée,
Qui vibre sous l’archet des caresses vampires,
Et les corps parsemés de traces de soupirs
Comme le sable blond d’une plage mouillée.

Je te souhaite le coeur qui sans cesse s’élance,
Et danse sur un fil d’horizon, effronté,
Les rêves affûtés, les dragons affrontés,
Les lagons oubliés… Je te souhaite l’enfance.

 *****

 

btp